vendredi 28 novembre 2008



Voici un texte que j'ai écrit le 27 mars 1999. Donc bien avant le bug de l'an 2000.

Ne cherchez pas de lien, il n'y en a pas.


- NI BLEU - NI GRIS -


Trouver que le ciel n'est ni bleu, ni gris,
Penser que la Terre est belle est un à priori.
Inventer un nouveau modèle de civilisation,
Chercher juste un mot pour cette débilisation.

Cela ne signerait pas grand chose en soi,
Bien que la plupart des choses soient déjà
Aussi stupides et ridicules qu'une chemise de soie.
elle pria tout son temps et s'allongea.

La position horizontale permet de mieux voir
Le ciel qui n'est ni bleu, ni gris.
Respirer les étoiles, avaler les trous noirs,
Se désaltérer de nuages reste un pari.

Mais elle est là, prête à craquer et à mordre,
Bouffant la vie, chiant sa misère,
Admirant la haine qui envahit la Terre.
Diagnostiquant pour nous un nouvel ordre.

Surprise de se voir fière et forte,
Le vent l'emmène bien au delà des Dieux.
Surprise et émue de se savoir morte,
Le vent l'emmène et lui ouvre les yeux.


4 commentaires:

Jenny Parker a dit…

J'aime beaucoup ce texte, LMF. En fait, j'avais déjà eu l'occasion de le découvrir mais peut-être que si j'y reviens spécialement aujourd'hui, c'est qu'il fait écho à un moral en berne que je crois percevoir dans tes interventions postées ailleurs.

En même temps, dans ce texte, je sens beaucoup de révolte et de complexité à travers tes mots. En effet, si je suis particulièrement sensible à leur musique, il me semble qu'à la lecture, chacun peut en interpréter le sens selon son propre ressenti : bien sûr, j'ignore tout des événements qui ont inspiré ce poème mais il se dégage des notions universelles de souffrance et de rage, mêlées à la volonté de se détacher de tout, de fuir. C'est pourquoi il me touche et tout le monde peut y être sensible, selon sa propre histoire et les moments de faiblesse ou de désespoir.

P.S : je suis bien contente que ton formulaire de commentaires soit désormais ouvert à tous !
=-)

Jenny

éléméf a dit…

Merci Jenny :)
Je crois que ce fut un jour d'été, allongé, je voyais les nuages passés comme c'est souvent le cas dans le Pas de Calais ;P
Et tout en regardant ma femme qui était allongée non loin de moi, ces mots sont venus se juxtaposer en une dizaine de minutes.

Oui il y a une certaine rage, mais pas de fuite, ou en tout cas je ne le perçois pas ainsi. C'est plus un rêve qui perdure d'une réalité qui peut être belle, ou affreuse selon le point de vue, selon l'angle d'où peut être perçu cette réalité.
D'ailleurs dans la dernière paragraphe, le sujet d'une autre vie est possible...

A++
LMF

Jenny Parker a dit…

Merci pour ces précisions, LMF. Ce n'est pas tous les jours que j'ose solliciter un auteur sur son inspiration et le sens de sa prose. Alors quand, en plus, l'auteur me répond, me voilà comblée !
C'est donc ton épouse qui a été ta muse. :-)
Curieusement, je m'en doutais un peu, sans que je puisse m'expliquer pourquoi. J'espère qu'elle a lu ce texte, tiré d'une grande sensibilité.
Ce qui est sûr, c'est que, sincèrement, tu devrais continuer à écrire (si ce n'est pas le cas). Et ce, chaque fois que ta créativité sera stimulée. Parce qu'il en résulte de belles choses.

Jenny

éléméf a dit…

Merci Jenny pour tes encouragements.

Oui j'écris encore, j'écrivais beaucoup plus avant, moins maintenant. Mais c'était plus une volonté de créer une chanson, et j'en ai écris plusieurs, en anglais. Par contre prose et poésie beaucoup plus rarement.

A+
LMF